Le Dernier Voyage du roi Aboubakry KEÏTA est un court roman inspiré de la vie du Mansa du même nom qui a vécu au début du XIVe siècle. Ce dernier a marqué l’histoire du Mali avec son expédition maritime vers les terres de l’Ouest inconnues à l’époque, l’Amérique d’aujourd’hui !
Pour découvrir si l’autre côté de la rive de l’océan Atlantique existait au-delà du rêve, l’explorateur Aboubakry KEÏTA s’est fait construire une flotte extraordinaire afin de survivre à un long voyage. Puis, il a fait de son frère, Kankou Moussa, le régent de l’Empire du Mali lors de son départ que l’on situe vers l’an 1311.
On a très peu de sources historiques sur ce qu’a pu être sa vie, mais aussi sur la destination finale de cette grande expédition. Lire ce roman, c’est donc une façon de nourrir notre imagination sur la psychologie, le quotidien, les réalités de l’époque, et surtout sur le pourquoi de ce grand voyage dangereux avec le Mansa lui-même !
L’histoire d’un souverain passionné…
Véronique DIARRA, l’auteur de ce livre, nous décrit dans un premier temps un Mansa qui a tout pour être heureux : une famille respectée et de lignée royale, l’héritage d’un empire solide au niveau politique et militaire, ainsi qu’une société prospère unie par des valeurs fortes et par un art de vivre qui fait sa fierté.
Est-ce la passion, la curiosité, ou d’autres circonstances particulières qui l’ont mené vers sa destinée d’explorateur ? Car, rien n’a surpassé son désir de risquer sa vie pour voir de ses propres yeux s’il existait des terres étrangères de l’autre côté de la frontière naturelle aux côtes de la façade maritime de l’Afrique de l’Ouest, au-delà de l’Océan Atlantique.
Attention, spoiler…
Pour partager avec vous un résumé de l’état d’esprit de ce livre qui pour moi prend le temps de souligner sur le papier la grandeur culturelle de ce qu’a été l’Afrique au Moyen Âge, ci-dessous un extrait qui reprend les paroles poétiques du Djéli du Mansa Aboubakry KEÏTA :
« …je prends ma kora, je ferme les yeux et je chante.
Je chante le rêve de mon Mansa, devenu réalité.
Je chante la traversée sous le vent clément ou sur l’eau tourmentée.
Je chante le courage de tous les compagnons et compagnes des bateaux.
Je chante nos peines, nos fatigues, nos douleurs, nos moments de doute et de nostalgie.
Je chante l’amour de ceux qui se sont unis sur les bateaux avec la bénédiction des prieurs.
Je chante la conviction du Mansa qui a gardé la foi en son expédition.
Je chante l’habileté de Fôlô KANTÉ qui sait combattre sur la terre ferme et naviguer sur la grande mer. Il connaît les étoiles au point d’en distinguer les constellations qui le renseignent quand le soleil s’est caché et ne peut plus nous montrer où se situe l’ouest.
Je chante les charmes de l’autre rive enfin découverte.
Je chante pour saluer nos hôtes et quêter leur amitié.
Je chante pour leur offrir nos bonnes intentions.
Je chante, et je chante encore… ! »
Une pensée à partager sur le sujet ?
Au plaisir de vous lire en commentaire.
(Par Salimata)
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